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'Cause all of me loves all of you. All your perfect imperfections [Scott&Lyle]

¤ Cutie pie ¤

Lyle Asling
Lyle Asling

▬ look like : Corey Cott
▬ talks : 15
▬ job : Light controller for the theater but actually dreams to be on the stage
▬ love life : In love wt. his best friend and it hurts
▬ quote : 'Cause all of me loves all of you. All your perfect imperfections [Scott&Lyle] Tumblr_ndnpdqgXd21qeqhpwo1_250
'Cause all of me loves all of you. All your perfect imperfections [Scott&Lyle] Tumblr_n37oglV7V41qlo45io1_250


▬ alias : Iracebeth
▬ copyright : Iracebeth

   
Lyle était perdu. Perdu dans son existence, dans ses rêves, dans ses sentiments aussi. Et en dépit de la confiance qu'il avait appris à accorder à plusieurs membres de son entourage, il n'arrivait toujours pas à trouver son chemin. Cela faisait des années qu'il vivait dans le déni. Dans le déni de toute son existence. Tout était faux. Fabriqué. Rien, rien de tout cela ne correspondait à ce qu'il aurait voulu. En vieillissant, il avait fini par se dire que c'était ainsi que les choses évoluaient. Que l'on pouvait passer une vie entière à rêver de quelque chose sans jamais l'atteindre. La dure réalité de l'existence. Il taisait la plupart de ses rêves quand bien même il se confiait finalement bien. A sa sœur, à sa mère. Il y avait pourtant des choses qu'il taisait. Par pudeur. Par peur du ridicule aussi. Même à ceux auxquels il tenait le plus. Surtout à la personne à laquelle il tenait le plus finalement. Il en était amoureux depuis aussi longtemps qu'il s'en souvienne. Depuis aussi longtemps qu'un être humain puisse être décemment amoureux. Il avait oublié le jour, le lieu mais pas son regard ce jour-là, ni son sourire. Celui qui avait bien failli le figer sur place, qui avait passé sa vie de l'ombre à la lumière. Littéralement. A ses yeux, il ne restait plus que cela. Ce sourire. Sa lumière. Chaque jour. Tout le temps. Et il n'y avait rien de plus beau que de le voir en vrai. Il n'avait pas fallu longtemps à Lyle pour réaliser que son principal rêve, c'était bien celui-là. Qu'il ne cesse jamais de sourire. Quitte à s'oublier, quitte à se taire, à se mentir et à s'effacer. Pour ce rêve-là, il était prêt à renoncer à tous les autres, comme il était prêt à laisser sa place. Il ne se faisait aucune illusion de toute manière. Il n'était pas son genre. Il avait cru ne pas survivre au jour où il avait compris qu'il ne serait jamais du bon côté de la barrière. Puis le temps avait passé et il s'était fait une raison.
Il avait été là. A chaque fois. Après chaque rupture, chaque échec. A n'importe quelle heure du jour comme de la nuit. Ça le bouffait. Ça le bouffait tellement. Mais il s'était fait une raison. Les contes de fées n'étaient pas faits pour lui, pas plus que les comédies romantiques qui les remplacent à l'âge adulte. C'était la réalité, la vraie. Et dans cette réalité, il était là. Encore là. Orphelin de père, a exercé un métier plaisant mais peu épanouissant pour quelqu'un qui aurait rêvé être sous les projecteurs plutôt que de les ajuster sur scène. Il tentait bien de passer à autre chose. D'y renoncer à lui, aussi, comme il avait renoncé à partir à New-York. Mais c'était une tache bien plus ardue. Parce que s'il avait renoncé à une relation autre qu'amicale, cette dernière existait bien. Il était son meilleur ami et il serait bien incapable de l'abandonner quand bien même il devrait choisir entre lui et sa survie. A moins que bien sûr, ce ne soit lui qui lui demande. Ce jour-là, il n'aurait plus qu'à tout plaquer et partir loin, très loin, même s'il avait peu de chance que le proverbe loin des yeux, loin du cœur s'applique dans le cas présent. Pour l'heure, il souffrait en silence. Son sourire ne le quittant jamais, pour qu'il ne le quitte jamais, lui. C'était aussi simple que ça. Il n'avait besoin de personne pour lui faire comprendre comment cela fonctionnait, même si c'était usant à la longue. Le jeu en valait la chandelle.  

Alors quand il en avait assez d'embêter sa sœur avec ça, il trouvait d'autres interlocuteurs. Des anonymes bien souvent. Des individus qu'il ne rencontrerait probablement jamais et c'était bien mieux ainsi. Il y avait quelque chose de vivifiant à se retrouver à donner lui-même des conseils alors qu'il était bien incapable de les appliquer dans la réalité. Il se disait que peut-être alors d'autres pourraient avoir la chance qu'il n'aurait jamais. C'était satisfaisant même si assez déprimant au bout du compte. Il en avait un avec qui il avait notamment pas mal discuté ces derniers temps. Lui aussi était amoureux de son meilleur ami, à la différence que lui avait clairement une chance même s'il avait du mal à la comprendre. Il avait d'ailleurs du mal à saisir sa propre orientation et ses sentiments et paraissait quelque peu perdu quant à la marche à suivre. Par bien des aspects, il lui rappelait parfois son propre meilleur ami et il avait tout de suite voulu l'aider. Il se disait parfois que le meilleur ami de Max, comme il l'appelait dans sa tête, devait être vraiment aveugle pour ne pas voir. Mais en fin de compte, cela ne faisait que le renvoyer à sa propre histoire. Son propre meilleur ami n'était-il pas lui-même aveugle des sentiments qu'il lui portait pourtant depuis l'origine. Il trouvait ça tellement triste. Cette fois pourtant, le jeune homme paraissait décider à se lancer. Lyle était heureux pour l'heureux élu qui se trouvait quelque part et qui allait sans doute enfin avoir la chance qu'il ne connaîtrait pas. Pour l'heure en tout cas, il réfléchissait à la marche à suivre. Il voulait aider Max afin que sa révélation soit la plus réussie possible. Il s'était alors pris à rêver à ce que lui aimerait en vu de l'adapter à ce qu'il savait de l'intérêt amoureux de son ami virtuel.
"S'il y a des lieux qu'il aime tout particulièrement, amène-le là-bas. Quoiqu'il arrive, il sera déjà dans de bonnes dispositions, s'il est dans un lieu qui lui plaît."
"Fais-en une surprise si tu peux. S'il aime les surprises en tout cas."
"Ne presse rien. Sois toi-même. Organise juste un truc inhabituel, genre un pique-nique improvisé ou ce genre de choses. Tu le connais mieux que moi."
"Laisse évoluer les choses. Tu verras bien ce que ça donne. Je suis sûr qu'il finira par comprendre. Fais en sorte que vous ne soyez pas dérangés et laisse évoluer les choses. Prends ton temps. Et n'aie pas peur."
"N'aie pas peur."
"Je te souhaite bonne chance. Et si c'est pas cette fois, ça sera une autre. Laissez-vous le temps. Ne perds pas espoir."
Il aurait tellement aimé pouvoir se donner ce conseil à lui-même. Mais la situation était différente. Foncièrement différente. Parce qu'il ne l'aimera jamais comme lui, il l'aime. La nuit avançait. Il travaillait le lendemain au soir. Quittant à regret la conversation, il partit se coucher, son esprit toujours fixé sur lui.

Le réveil au lendemain fut rude mais prévisible. Il détestait travailler le dimanche. Cette journée qui s'annonçait morne fut pourtant bien vite illuminée. Le sourire aux lèvres, il relut plusieurs fois le message que lui avait envoyé Scott sur son téléphone. Rien que la perspective de le retrouver ce jour-là suffisait à éclipser tout le reste. Ses rêves déchus, ses sentiments déçus et sa vie insatisfaisante. Parce qu'elle avait au moins une réussite. Elle avait au moins quelque chose qui valait la peine. Elle avait Lui. Il le rejoignit au point de rendez-vous dans le parc à l'heure prévue, un sourire accroché aux lèvres. Il était aussi beau que d'habitude. Si ça n'était plus. C'était toujours plus. Il se demandait si un jour, ça s'arrêterait. Il espérait que non même s'il n'était pas sûr de le supporter. Le jeune homme pourtant avait vraisemblablement une surprise pour lui. Furtivement, il espéra que Max ait l'occasion de faire la sienne aussi, Dieu sachant où il se trouvait. Quand il rouvrit les yeux, toute pensée disparut pourtant de son esprit, déclenchant un immense sourire sur ses lèvres. Il adorait ce théâtre. Scott le savait bien sûr. Voilà qui compenserait parfaitement l’amertume qu'il ressentirait sans doute le soir-même quand il y retournerait pour aller faire son travail. C'était pour ce genre de choses qu'il l'aimait. Qu'il était amoureux de ce mec depuis près de quinze ans.
¤ Cutie pie ¤

Scott Bennett
Scott Bennett

▬ look like : Grant Gustin
▬ talks : 9
▬ job : Vendeur dans la boutique de Seth
▬ love life : Y a tout son monde qui prend une tournure qu'il maîtrise pas. On fait comment quand on se rend compte qu'on a un big crush sur son meilleur pote ?
▬ quote : 'Cause all of me loves all of you. All your perfect imperfections [Scott&Lyle] Tumblr_nuakgbY7Qe1srh1mgo8_250

'Cause all of me loves all of you. All your perfect imperfections [Scott&Lyle] Tumblr_n9li8dOj2Y1qidrf8o2_250


▬ alias : ChocoLove

   
Ce n’était jamais simple, la vie. Dans les livres qu’on lui lisait, enfant, on omettait toutes les parties où le héros avait pu piétiner, se tromper de route en allant sauver la princesse, avoir une panne de cheval - mais ça c’était quand même moins probable vu qu’ils fonctionnaient pas à l’essence -, ou un doute. On mentait, dès le début. On promettait de la facilité, de la magie, une route pavée et bien tracée sur laquelle on avait plus qu’à se balader en tirant le chariot dans lequel se trouvait tous les souvenirs mélangés aux rêves d’avenir. Pour le coup, il s’était bien fait leurrer le gentil Scott, on l’avait eu comme un débutant. Il aurait pu s’en douter, sentir de lui-même qu’il n’y avait pas de gentil bonne fée prête à transformer une citrouille en carrosse et des rats dégueulasses en majordomes, mais quelque part il avait espéré très fort que ça soit le cas. Que la vie soit aussi simple qu’on la décrivait pour lui éviter d’avoir à trop se prendre la tête, à hésiter, à se blesser. Parce qu’il n’aimait pas ça, avoir mal et encore moins cette sensation qui prenait juste après de se sentir stupide. C’était pourtant ce qu’il ressentait dernièrement, ce qui lui collait à la peau comme une sangsue et lui pompait tout le courage qu’il pouvait bien avoir emmagasiné dans son enfance. Où il était passé ce gamin, celui qui chevauchait des dragons imaginaires pour aller frapper les gnomes invisibles qui menaçaient d’attaquer son royaume, dont les limites s’étendaient à celle du jardin derrière la maison. La maturité, la dureté du monde qui l’entourait, et les gens l’avaient bouffé. Et parce qu’il avait été incapable de prévoir ce merdier, de savoir que les gens autour de lui n’était pas tous aussi adorable que son meilleur ami, Scott se sentait l’idiot parfait. Ca lui collait aux basques et il n’arrivait pas à se dépêtrer de cette sensation dégueulasse qu’il était complètement sot.
La preuve était là pourtant; cette arnaque à la carte bancaire allait au-delà du simple fait qu’on lui avait vidé son compte en banque, au-delà du fait qu’il avait du retourner vivre avec sa famille quand il avait commencé à goûter à une indépendance enivrante. Y avait pas seulement ses économies qu’on lui avait pompé mais aussi toute son innocence, toute sa sensibilité et sa volonté de croire en l’humanité. Sa foi. Pour le coup si Dieu existait réellement, comme semblait tenter de le lui faire avaler le prêtre de la paroisse où il allait tout les dimanches avec ses parents, c’était un sacré trou du cul. En même temps il fallait être clairement atteint pour créer les gens à son image, bonjour la schizophrénie, et être un vrai psychopathe pour permettre à des types sortis de nulle part de blesser les innocents comme Scott. Le mec qui avait jamais réussi à tuer une araignée, qui s’évanouissait en cours de biologique à l’idée de découper une grenouille ou une souris et qui pleurait encore quand la mère de Bambi mourrait. Lui qui n’avait jamais fait de mal à personne, ni volontairement ni inconsciemment, se retrouvait la victime de ces mecs qu’il avait réussi à éviter toute sa scolarité.
Si seulement il n’y avait eu que ça, Scott n’aurait sans doute pas eu autant de mal à gérer mais les problèmes ne semblaient jamais venir seuls. C’était toujours accompagné d’une myriade d’autres. En plus de tout ça, il y avait sa copine. La dernière en date. Enfin ce n’était pas ça le plus important pour lui, ce qui le tourmentait réellement c’était que son propre regard avait changé sur énormément de choses et .. de gens. Ou sur une personne du moins.

Il avait toujours été là, dans les pires comme les meilleurs moments, l’avait épaulé dans ses plans un peu hasardeux, l’avait soutenu dans ses décisions, lui avait tenu la main sur le chemin quand il tanguait un peu. Il avait cru que c’était normal, au fond, de se sentir aussi proche de lui mais l’évidence était là, quelque part dans ce sourire qui naissait sur ses lèvres quand il posait le regard sur lui ou une photo; il y avait bien plus que de la reconnaissance ou de l’amitié. Parce qu’il avait des élans, pour lui, qu’il n’avait jamais eu pour aucune des filles qu’il avait fréquenté et qu’il réalisait du même coup que peu importait qui il tenait à son bras.. C’était toujours vers Lyle qu’il revenait quand il réalisait s’être trompé. Après un coup dur, ou même après l’annonce d’une extraordinaire nouvelle, il était toujours la première personne que Scott désirait voir, le premier à qui il tenait à annoncer les dernières nouvelles. Bonnes ou mauvaises. Simples ou compliqués. Heureuses ou douloureuses. C’était Lyle. Encore et toujours. Il ne faisait pas parti de ces gens qui pensaient pouvoir s’en sortir dans la vie tout seul, Scott n’avait pas de honte à admettre quand il était mal - même si par volonté de ne pas déranger il pouvait se taire - mais il remarquait clairement qu’il n’y avait qu’une personne dont il sentait avoir besoin, de la présence, de l’amitié, du soutien, du regard, du sourire. Il n’était dépendant non plus, quand bien même avoir son avis et son aval lui semblait important, mais c’était bien là. Scott avait besoin de Lyle. Scott avait.. envie de Lyle. De toutes les manières possibles, ce qui ne l’aidait pas à garder une certaine sérénité et il lui fallait de longues heures d’entrainement devant le miroir pour être capable de faire face à son meilleur ami sans avoir à rougir de ses pensées ou de ses élans du coeur.
Pour un garçon qui avait cherché à être dans la norme pour le restant de sa vie, qui cherchait à passer inaperçu, Scott avait l’impression de se berner continuellement et avec une certaine satisfaction malsaine. Parce qu’il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, qu’il avait une peur bleue de ce que tout cela voulait dire, il se sentait hors-norme, étranger dans son propre corps, en retrait, dans les minorités. Il arrivait à admettre, dans un mutisme protecteur, qu’il aimait énormément Lyle, mais c’était tout. L’autre mot qui lui venait en tête, il le chassait avec un peu plus de violence qu’il ne le voulait réellement. Il se moquait bien des réactions des gens, c’était de lui-même qu’il avait peur, de ce qu’il pouvait penser de sa propre personne et son regard changeait. Le Scott qui apparaissait dans le miroir n’était plus le même, et pas seulement parce qu’il avait perdu ses rondeurs d’enfant depuis des années, mais parce que quelque part tout ces événements avaient agit sur son apparence plus qu’il ne l’avait pensé. Et cette solitude, cette crainte qui lui rongeait les sangs, le perdait. Il n’allait pas jusqu’à ignorer Lyle pour se protéger, au contraire, mais il sentait bien qu’en sa présence il essayait de s’éloigner, de retirer cette part de lui qui se perdait dans le sourire de son ami.. Mais retirer cette partie c’était tout enlever, perdre sa personne en entier.

Et comme la stupidité semblait ne plus le quitter, Scott n’avait pas trouvé meilleure solution que celle de s’inscrire en ligne, de faire des recherches, de discuter avec des gens dans la même position que lui, ou presque. Il lui fallait des réponses, d’un genre que son frère ne pouvait lui apporter et c’était sans doute dans ces moments-là qu’il regrettait de ne pas avoir de soeur; parce que dans son esprit une petite soeur aurait été bien plus attentive, bien plus à-même de l’aider, de le conseiller. Alors quand il parlait avec cet inconnu sur internet, Scott avait l’impression quelque part, d’avoir avec lui les conversations qu’il aurait aimé avoir avec cette soeur inexistante, ou avec Lyle s’il avait été capable de lui parler clairement de ce qui le tourmentait depuis quelques temps. Et jusqu’ici les conseils de cet inconnu avaient porté leur fruit mais les derniers en date le rendait malade de terreur. Ne pas avoir peur. C’était facile à dire, ça l’était bien moins de le faire. Scott ne comptait plus les nuits passées à tourner en rond dans son ancienne chambre, son portable contre ses lèvres, une main dans ses cheveux, à pianoter par intermittence sur le clavier pour essayer de convaincre cet ami virtuel qu’il n’était certainement pas prêt, que tout ça devait être un pur chamboulement.. Peut être qu’il était tellement angoissé pour son compte en banque qu’il extrapolait ses sentiments pour son meilleur ami. Et pourtant tout ce qu’avait pu lui raconter ce camarade faisait écho.
« Je crois bien qu’il est temps que je prenne mon courage à deux mains, pour être fixé », avait il répondu une dernière fois avant de fermer la conversation. Et il avait passé la nuit entière à tourner dans tout les sens pour trouver quel endroit Lyle aimait le plus, et l’illumination s’était faite au réveil. Et après six brouillons du message qu’il désirait envoyé, Scott avait fini par faire simple et précis, évitant les tentatives d’humour qui lui donnait l’impression d’être plus pathétique qu’autre chose.
Il avait même poussé le vice à préparer des fiches, des aides-mémoires, et il tournait presque en rond en attendant mais voilà.. Quand Lyle était apparu dans son champs de vision, Scott avait discrètement jeté les papiers dans la corbeille près de lui; pas besoin de notes, il savait exactement ce qu’il avait à lui dire.. Même si les mots restaient coincés dans sa gorge. Il avait échappé à l’université, parce que sa peur de la foule l’empêchait de mettre les pieds là-bas, mais il n’avait jamais réalisé que se déclarer à quelqu’un relevait du même effort olympien que d’affronter les gens. Il avait envie de pleurer; d’angoisse, d’impatience, de douleur. Et son palpitant ne l’aidait pas à se raisonner; il battait si fort que Scott se crut obligé de porter sa main à sa poitrine, pour l’empêcher de bondir hors de sa cage et s’enfuir à toutes jambes.
Lyle avait joué le jeu, il était là. Evidemment, qu’attendait-il de la seule personne qui restait présente dans sa vie, qu’il refuse de le rejoindre ?! C’était absurde. Et au sourire de son ami quand il l’entraina vers le théâtre, Scott réalisa qu’il le connaissait vraiment mieux que les membres de sa propre famille. Si ça ce n’était pas un signe de l’intérêt qu’il lui portait. J’ai réussi à obtenir des pass pour regarder la Reduced Shakespeare Company répéter ce qu’ils vont jouer ce soir, comme tu travailles, et qu’ils sont juste de passage, il était un peu déçu des mots qui s’échappaient de ses lèvres parce que, concrètement, ce n’était pas ce qu’il avait eu envie de dire mais c’était déjà mieux que le rien qui trainait entre ses neurones. Sourire. Il fallait sourire. Tout passait toujours mieux avec un de ses sourires, il le savait on le lui répétait souvent, alors il fit le plus beau qu’il avait en rayon pour Lyle en lui faisant signe de le suivre. Jamais son cerveau n’avait autant tourné qu’en cet instant, à calculer chaque distances, chaque millimètres du visage de son ami, chaque absences de battement dans sa cage thoracique, chaque clignement d’yeux. Il n’avait jamais été bon pour jouer la comédie, et il ne voulait pas se donnait des airs d’acteur de théâtre.. Juste.. Scott voulait de la sincérité, faire comprendre à Lyle tout ce qu’il lui faisait ressentir et, aussi, réussir à le vivre mieux.. Avec son aide si possible. Avec sa présence à ses côtés. Encore. Parce que si Lyle sortait du tableau, il n’y avait plus rien à quoi se raccrocher.
Perdu qu’il était dans ses réflexions, Scott se cogna à la porte de la salle, se frottant le nez d’un air idiot, ravalant cette bêtise qui lui collait aux basques.
¤ Cutie pie ¤

Lyle Asling
Lyle Asling

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▬ talks : 15
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▬ alias : Iracebeth
▬ copyright : Iracebeth

   
La comédie. Les musicals, le théâtre. Lyle en rêvait depuis aussi longtemps qu'il s'en souvienne. Depuis que son père l'avait amené à New-York voir une pièce à Broadway. Il se souvenait alors de sa promesse ce soir-là en sortant du théâtre le regard levé vers la devanture illuminée. Un jour, ça serait lui. Un jour, ça serait lui et il aurait son Tony. C'était une évidence absolue. Il n'y avait aucun doute là dessus. Il irait à LA, il reviendrait à New-York. Amoureux des étoiles, prêt à suivre la sienne.
Mais les années avaient passé et les rêves étaient restés muets. Aujourd'hui, son père était mort en même temps que ses rêves. Les étoiles avaient quitté le ciel et les pensées du jeune Lyle qui avait bien grandi. Enfin toutes les étoiles sauf une. A presque vingt-six ans, il avait fini par comprendre qu'il ne serait jamais celui sur la scène, il serait toujours celui derrière ou au-dessus. Il était devenu expert dans l'art de faire briller les autres. Parfois quand les représentations étaient finies et qu'il se retrouvait alors seul pour ranger les derniers projecteurs, il montait sur scène pour s'asseoir en son centre, le regard fixé sur l'horizon. Il trouvait qu'il y avait quelque chose d'incroyablement apaisant dans cette idée. Juste l'idée d'être là, sur scène, sous les projecteurs, face au public. Puis il finissait par reprendre ses esprits, éteindre les lumières et quitter les lieux. Il arrivait parfois alors qu'il se prenne à rêver de prendre le large, de se dire qu'il n'était jamais trop tard. Mais il n'avait jamais appliqué son geste. Parce qu'il repensait alors à ce qu'il laisserait derrière lui. Et plus encore, il pensait au fait qu'il le laisserait lui. Et ça, c'était au dessus de ses forces. Il se disait parfois qu'il vivait dans les regrets, qu'en vieillissant il s'en voudrait, que sa vie ne serait alors qu'un pavé sombre et déroutant sans éclairage. Mais avant de s'enfoncer dans le désespoir, il se rappelait toujours d'une chose. Une chose qui, en fin de compte, valait bien plus que les sacrifices forcées qu'il faisait. Une seule chose qu'il ne regretterait jamais et qui à choisir ferait qu'il reproduirait toujours le même chemin. Exactement le même. Parce que ce tracé le mettrait alors sur sa route. Sa seule et unique étoile. Son Scott.
Parmi toutes les choses qui pavaient son existence, Lyle trouvait finalement qu'il ne s'en sortait pas si mal. Certes, il vivrait sans doute seul jusqu'à la fin de ses jours. Certes, il vivait toujours avec sa mère. Certes, il n'irait jamais à New-York pour briller sur les planches. Certes, il vivrait sans doute toute son existence dans la même désolante figure où elle se trouvait en ce moment-même. Mais non, il ne s'en sortait pas si mal. Parce qu'il l'avait lui. Sans doute pas comme il le voudrait, mais il l'avait. Magnifique. Lumineux. Et tant qu'il l'avait, tant que le destin se décidait à le mettre et à le laisser sur sa route, tout le reste n'aurait plus d'importance.
Au départ, Lyle avait été quelque peu effrayé de voir quelle place le jeune homme avait fini par prendre dans sa vie mais les années avaient passé, quinze pour être précis et aujourd'hui, il était habitué. Habitué à penser à lui jour et nuit, habitué à sourire au moindre de ses regards, habitué à sacrifier ses relations, ses envies, ses rêves pour lui. Il ne lui avait jamais demandé bien sûr mais c'était ainsi qu'il fonctionnait. Parce qu'il ne pourrait jamais lui donner plus. Il s'était habitué à cette idée aussi bien que douloureuse. Il ne pourrait jamais le rendre heureux comme il le voudrait, quand bien même il le connaissait par cœur. Il savait en tout cas comment le faire sourire et c'était tout ce qui comptait.

Les jours se suivaient donc et se ressemblaient. La rengaine était inlassablement la même. Mais elle pouvait parfois être joyeuse. Souvent même. Même les jours comme ça. Même les dimanches où il se retrouvait à travailler pour des gens dont il aurait rêvé la place. Il avait ravalé ses rêves mais l'épreuve était toujours rude. A observer, à apprendre, il savait reconnaître ceux qui étaient bons. Malheureusement, il était rare qu'il puisse voir les pièces en entier. Son travail correspondait bien souvent à de la mise en place et il était toujours ardu d'observer les tenants et les aboutissants quand on était chargé de maintenir un projecteur en l'air. Son attention était capté par ailleurs et il manquait alors ce qu'il préférait voir. Le fait qu'il ait renoncé à brûler les planches n'avait pas pour autant amenuisé son intérêt pour l'art en question. Il n'avait pas remis les pieds à Broadway depuis des années mais les représentations n'étaient pas rares dans le coin. Parfois, il se disait qu'il s'était trompé de métier, avant de réaliser que c'était évident mais que là encore, il ne pourrait rien y faire. Il fallait vraiment qu'il arrête de se morfondre. Mais ce jour-là, ça n'était pas bien compliqué. C'était un de ces jours avec. Un de ces jours qu'il adorait tout particulièrement.

Il avait rejoint le jeune homme dans le parc où il l'avait trouvé semblable à lui-même. Magnifique. La surprise pourtant avait rendu la chose encore plus belle. Il était parfois insensé de découvrir combien Scott pouvait le connaître parfois. La suite fut pourtant pire ou meilleure. Le jeune homme resta sans voix, le sourire gravé sur les lèvres, plus grand encore qu'auparavant si c'était possible.

- Scott ! - il rit - T'aurais pas du, ça a du te coûter une fortune ! - il se mordit la lèvre inférieure dans un sourire - Oh God !

Puis il se contenta de rire, juste de rire. Les regrets n'avaient aucun intérêt quand on avait la chance de vivre avec des individus de la sorte. Avec lui. Pendant un instant, il se retint de le prendre dans ses bras, de lui sauter au cou pour l'embrasser comme il n'aurait jamais embrassé, juste pour lui dire à quel point il l'aime. Il se retint, pourtant, il se retint. Son sourire ne quittant jamais ses lèvres et ses yeux fixés sur son image. Il lui revaudrait ça, c'était certain. Tout ce qu'il voudrait. Tous les jours. Poursuivant sa route, il s'arrêta une seconde, voyant qu'il avait perdu Scott en chemin.

- Eh, ça va ? - Il se rapprocha de lui, irrémédiablement. - Te blesse pas, hein ! Je m'en voudrais - Il souriait, encore et toujours. Putain, y avait que ce mec pour le faire sourire comme ça - Allez viens-là !

Il passa son bras par dessus son épaule et l'entraîna avec lui. Il s'en voulut un instant de ne pas pouvoir retenir le frisson qui le parcourait à son contact. Il se refusa pourtant à le lâcher. Il ne pourrait jamais le lâcher. Il était lui, il était là et il l'aimait à en crever.
¤ Cutie pie ¤

Scott Bennett
Scott Bennett

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▬ talks : 9
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▬ alias : ChocoLove

   
Il y avait énormément de choses qu’il ne comprenait pas dans le monde et chez les autres, comme la réaction chimique d’une étoile en train de mourir, que le big bang ait pu être à l’origine de la naissance d’une planète, les positions politiques sur le territoire américain et le français. Il peinait encore à saisir quel plaisir une personne pouvait retirer de la souffrance d’une autre, ou en être à l’origine et il n’était certainement pas à l’aise avec les sentiments et les confessions. Ce n’était pas un charmeur, moins qu’il voulait le faire croire, et la plupart du temps c’était les autres qui l’approchait sans qu’il l’ait réellement cherché. Les filles le mettaient assez mal à l’aise, quand bien même il était sorti avec quelques unes mais il n’avait jamais été capable de parler sentiments, ou de répondre à une déclaration parce qu’en général il n’avait aucune idée de ce qu’il ressentait. C’était quand même le type qui répondait « merci » à une fille qui venait de lui avouer qu’elle l’aimait, ou qui tapotait l’épaule d’une autre alors qu’elle venait de l’embrasser sur la joue en attendant qu’il fasse de même mais sur ses lèvres. Parce qu’il n’y avait pas que les autres, les choses autour de lui, que Scott ne comprenait pas; lui-même avait du mal à se cerner la plupart du temps, à savoir ce qu’il désirait et pourtant.. Pourtant dès qu’il regardait Lyle, il avait la certitude que tout ce qu’il voulait, que tout ce qu’il attendait de la vie et des autres, tout ça était réunis en une seule et même personne.
Ce n’était pas seulement son ami le plus loyal, le plus proche, pour ne pas dire son unique ami, mais c’était tout ce qu’il y avait de plus compliqué et de plus délicieux dans les relations humaines. Ca le terrifiait. Il angoissait d’avoir sous les yeux la seule personne surement capable de le comprendre mieux que la plupart de la planète, mieux que toute sa famille réunie, et à qui il était incapable de cacher quoique ce soit. C’était tout de même lui que Scott avait appelé en premier quand il était sorti de la banque, les poches trouées. C’était à lui qu’il avait demandé de l’accompagner quand il était allé au commissariat porter plainte. C’était lui encore qu’il appelait quand il n’avait envie de voir personne, parce que Lyle n’était pas personne.. Il était SA personne. Le seul. L’unique être humain pour qui Scott était prêt à prendre n’importe quel risque, à se compliquer la vie alors qu’il était adepte de la simplicité la plus extrême.
Bennett était quand même l’un des rares gamins à faire en sorte d’économiser son temps, sa salive et les gestes. A croire que tout ce qu’il faisait prenait la forme de petits grains dans un sablier invisible, et que chaque complication qu’il évitait lui permettait d’économiser de l’énergie et d’avoir des heures, peut être des semaines de plus que les autres avant la toute fin. C’était stupide. Il l’était clairement, mais il avait jamais clamé être le type le plus intelligent de la planète. D’eux deux, c’était Lyle qui avait le cerveau parce que Scott, lui, il était trop rêveur et absent pour se concentrer deux minutes.. Sauf quand il était là.
L’ennui c’était qu’en présence de son meilleur ami, Bennett ne voyait rien d’autre, personne n’avait la capacité de le captiver comme le faisait Asling. Parce que même s’il avait du mal à vraiment comprendre ce qu’il lui arrivait, à réellement saisir l’étendue de ses sentiments pour lui, quelque part Scott avait conscience que c’était Lyle. Que ça avait toujours été Lyle et que, sans aucun doute, ça serait toujours Lyle.

Sans se lasser. Jamais.
Il n’y avait pas une chose que Scott n’aurait pas fait pour lui, même sans qu’il le lui demande, et obtenir ces papiers n’était rien en comparaison de ce qu’il était capable d’obtenir pour ses beaux yeux. La vérité c’était qu’il n’avait même pas eu besoin de dépenser pour ça, il s’était seulement contenté d’être incroyablement aimable et serviable avec un client, venu chercher un cadeau original pour son gamin.. Un client qui s’avérait posséder une partie du théâtre, autant dire qu’il semblait avoir tout de même un peu de chance dans tout ce merdier. Ca le réconfortait mais surtout ça le ravissait de voir le sourire et l’éclat dans les yeux de Lyle alors qu’il agitait les pass. Une fortune ? Non. J’ai juste vendu un rein sur le marché noir, mais t’en fais pas, j’en ai un deuxième qui fonctionne très bien, il s’étonna lui-même d’être capable de faire de l’humour alors qu’il se sentait fondre, et mourir un petit peu, en regardant son meilleur ami.
Si accaparé qu’il était, il se prit la porte. C’était certainement temps pour lui d’arrêter les dégâts, de revenir sur ses pas, de proclamer que tout ceci était une erreur et de rentrer. Parce qu’il n’y avait absolument aucune chance pour que Lyle ressente un dixième de ce que Scott éprouvait à son égard. Qui pourrait aimer un débile dans son genre, franchement ? Lyle était trop sophistiqué, trop parfait, pour un mec raté dans son genre qui vivait de nouveau chez ses parents. Et pourtant quand il passa son bras autour de ses épaules, Scott sentit bien qu’il n’avait pas besoin de retourner chez lui, de s’enfermer dans sa chambre et de se planquer sous son lit. Aucunement besoin de rentrer chez lui.. Puisque Lyle était son chez lui, sa maison.

Lyle.. Scott se coupa dans son début de phrase, tournant la tête vers le jeune homme, si près de lui qu’il pouvait sentir son parfum comme s’il était sur sa peau même. Il allait frôler l’overdose. Et il ne put se retenir dans son élan. Ses lèvres s’écrasèrent sur la commissure de celle de son ami et quand Scott réalisa son geste, il écarquilla les yeux, se recula brusquement et se cogna à nouveau contre le poteau dans son dos, passa sa main sur l’arrière de son crâne en grimaçant sous la douleur. Je suis désolé.. C’est juste que .. Pardon .. Je.. Non. Tu sais quoi euh.. C’était pas une bonne idée - baissant le ton, pour lui-même -je suis pas prêt, et il baissa les yeux vers ses pieds, se mâchouillant la lèvre inférieure en restant immobile, ses pieds cloués au plancher alors qu’il entendait déjà les voix des acteurs sur la scène derrière la porte. Il était si anxieux qu’il sentait la nausée le prendre aux tripes.
¤ Cutie pie ¤

Lyle Asling
Lyle Asling

▬ look like : Corey Cott
▬ talks : 15
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▬ love life : In love wt. his best friend and it hurts
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▬ alias : Iracebeth
▬ copyright : Iracebeth

   
Prétendre. Jouer le jeu. Mettre un masque. Prétendre que l'on est un autre. Jouer un rôle. Cela avait toujours été l'ambition de Lyle. Cela l'avait toujours été sans qu'il ne se rende compte que c'était ce qu'il faisait déjà chaque jour depuis près de quinze ans. Avec lui. Le rôle de sa vie. Prétendre qu'il n'était pas amoureux de lui. Jouer le rôle du meilleur ami. Porter son sourire sur les lèvres en guise de masque en permanence même lorsque ses veines menaçaient d'exploser. Le rôle de toute une vie. Un rôle qu'il semblait jouer à la perfection depuis des années puisque le jeune homme ne s'en était jamais aperçu. Là où certains prônaient la Méthode, Lyle aurait pu se révéler un adepte de choix. Pas un faux pas, jamais. Pas une fausse note. C'était ainsi que cela fonctionnait. C'était ainsi que cela fonctionnait toujours, pour tout le monde. On peut mentir, montrer un masque, raconter à la première personne qui passe que tout va bien alors que l'on crève à l'intérieur. Le mensonge le plus évident, le plus logique, le plus courant. Prétendre que alors que. Par pudeur, par politesse, par déni aussi. On tente de se convaincre que si on joue le rôle assez bien, il deviendra réalité. On se dit que si on prétend ne pas éprouver de tels sentiments, cela finira par devenir réel. L'auto-persuasion. Le sentiment de conviction. La force de l'esprit pour tenter de croire. De croire quelque chose qui n'est pas réel. En général, cela peut produire des résultats plutôt intéressants. Parfois, cela fonctionne, on se perd dans le rôle, comme un schizophrène. On joue la comédie, partout, tout le temps, de la manière la plus naturelle et la plus évidente possible. C'est ainsi que cela fonctionne. Même pour lui. Même pour Lyle. Faire mine qu'il a accepté la mort de son père pour ne pas blesser sa mère, prétendre qu'il est heureux pour ne pas inquiéter sa soeur, montrer un masque heureux et amical à Scott pour ne pas le perdre alors qu'il ne rêve que de capturer ses lèvres. A vouloir devenir comédien, il a fini par le devenir, dans la vraie vie. Malheureusement, ce genre de rôle entraîne rarement des récompenses. Seulement de la peine. Parce que oui, son père lui manque, parce que non, il n'est pas heureux de la vie qu'il a, parce que non il ne veut que Scott soit seulement son meilleur ami. Il arrivait même parfois qu'il pousse l'ambition jusqu'à aller fréquenter par ailleurs. Pour quoi. Pour rien. Il ne pourra jamais aimé aucun de ses individus comme il l'aime lui. Il ne pourra jamais faire sa vie avec aucun d'entre eux alors qu'il ne rêve que de lui. C'était son lot. Sa partition. Son script entre les mains, écrit chaque jour au gré de l'improvisation. Au gré de ses sourires, au gré de son existence à lui. C'est inconscient, pire qu'une habitude. C'était devenu une partie de lui. Il était un personnage, sans cesse. Il était faux. Terriblement faux. Mais c'était le mieux à faire. C'était mieux que de souffrir, mieux que faire souffrir. Il ne s'agissait pas de pêcher, juste de jouer le scénario que l'on attendait de lui, même cela lui faisait mal à en crever. La douleur était sourde, inerte, enfouie. On aurait presque pu l'oublier. Bien souvent, elle l'était quand sa performance déclenchait le sourire attendu. Cela valait bien la peine de porter un masque. Evidemment, il venait toujours un moment où ce dernier se révélait trop lourd à porter. Il arrivait toujours à un instant particulier dans le creux de sa solitude, où il laissait tomber le masque. Cela lui arrivait parfois avec Max, mais c'était plus généralement seul. Il passait après, toujours après, mais c'était sans regret. Le jeu en valait la chandelle. Littéralement.

Il lui suffisait de le voir comme aujourd'hui pour se rappeler pourquoi il voulait jouer ce rôle avec autant d'acharnement. Parce qu'il le rendait heureux. Tout simplement. C'était aussi évident que ça. Les feux de la rampe pour la lumière de ses yeux. Alors bien souvent le sourire n'avait rien de feint. Il était réel, il était vivant. Il se sentait vivant et il savait alors dans ses moments qu'il pourrait jouer tous les rôles, juste pour lui. Même l'entremetteur. Même l'entremetteur si ça pouvait le rendre heureux. Parfois le masque s'effaçait, parfois il était compliqué de simplement prétendre. Au fil des années, il avait eu l'occasion de pouvoir laisser tomber le masque parce que les circonstances lui permettaient d'être lui-même, parce qu'il pouvait réellement agir comme il le voulait sans que cela ne paraissait déplacé ou suspect. Avec les années, c'était devenu plus facile, plus évident. Mais le masque ne le quittait vraiment jamais. Parce qu'au lieu de le regarder amicalement, il l'aurait dévoré des yeux, parce qu'au lieu d'une simple accolade, il se serait jeté sur ses lèvres avant de le serrer contre lui pour ne plus jamais le lâcher, parce qu'au lieu de lui sourire aussi lumineusement que possible, il se serait approché de lui pour lui montrer en quoi il le rendait heureux. Alors il le portait toujours, parfois en bandoulière mais bien souvent directement sur ses traits, parfois simplement obstrué par le sourire éclatant sur ses lèvres. Puis il réalisait soudain et il le remettait, sans jamais cesser de sourire. Même quand l'inquiètude venait parfois le tenailler. C'était parfois pour rien mais c'était plus fort que lui.

Quand il vît qu'il l'avait perdu, il se retourna brusquement. Il se remit à sourire mais ne put s'empêcher de se rapprocher de lui, pour le prendre contre lui. Il passa son bras par dessus son épaule, tentant d'ignorer la proximité, tentant de résister à l'envie irrépressible qui lui dictait de le serrer contre lui. Il n'eut pas le temps d'y penser pourtant. Son nom jeté dans l'air, il se tourna instantanément vers lui. Il n'eût pas le temps de penser. Pas le temps de réaliser la distance pourtant si réduite entre eux. Pas le temps de saisir qu'il avait ses yeux juste à l'orée des siens. Pas le temps de comprendre qu'il avait ses lèvres à quelques centimètres seulement, que ces dernières avaient déjà anéanti la distance. Il se figea sur place, un instant. Avait-il rêvé ? Il y avait pensé, il y avait tellement pensé pendant toutes ces années. S'était-il trompé de réalité ? Avait-il oublié où il se trouvait ? Il avait fermé instinctivement les yeux. La vérité pouvait-elle être aussi belle ? Avait-il réellement la capacité d'imaginer une telle perfection ? Le goût de ses lèvres, l'odeur de sa peau. Cela dura à peine quelques secondes puis il se réveilla. Scott s'éloigna brusquement de lui pour se cogner contre le poteau derrière lui. Pendant un instant, il s'en voulut. Qu'avait-il fait ? Avait-il cédé ? Avait-il brisé le masque ? Puis il l'entendit, il le vît. Comment .... ? Il mit un temps à comprendre, un autre à saisir. Est-ce que ? Comment ? Bordel, comment ? Était-ce seulement réel ? Non, ça ne pouvait pas l'être, pas après tout ce temps, pas après. Son sourire avait quitté ses lèvres, le laissant dans l'incompréhension la plus totale. Est-ce que Scott venait juste ... ? Est-ce que Scott venait juste de ... ? Il avait imaginé cet instant des milliers de fois, il en avait rêve plus qu'il n'aurait plus le compter. Est-ce que .... ? Est-ce que ça pouvait être réel ? Scott. Son Scott. La machine se mit en marche. Il se savait pas ce que cela voulait dire mais il savait qu'il n'avait pas rêvé. Il savait qu'il n'aurait pas pu rêvé ça, pas comme ça. Pas quand ses lèvres avaient le goût de la liberté. Son regard se perdit sur la silhouette du jeune homme qui regardait maintenant ses pieds. Il sût alors. Il sût. Il ignorait ce que cela voulait dire mais il sût. Son sourire revînt sur ses lèvres sans qu'il n'y pense et il s'approcha de lui, lentement. Très lentement. Il s'arrêta à seulement quelques centimètres de lui. Il laissa le masque se fissurer. Il y était indifférent, tout comme il était indifférent aux voix des comédiens sur la scène de l'autre côté. D'un geste doux, léger, il saisit le menton du jeune homme pour l'amener à le regarder. Sa voix était douce, presque murmurée.

- Scott ... Scott, regarde-moi.

Son regard finit par croiser le sien. Il sourit. Il avait arrêté de penser, il avait arrêté de réfléchir. Parce qu'il savait, instinctivement. Parce qu'il en rêvait depuis aussi loin qu'il s'en souvienne.

- Ferme les yeux.

Il l'observa s'exécuter. Son sourire finit par s'éteindre. Il se pencha vers lui puis captura ses lèvres. D'abord doucement comme un papillon puis de manière plus approfondie. Il lui semblait que les années n'avaient plus d'importance, il lui semblait que tout n'était finalement pas sans fin. Qu'il avait droit à sa récompense, finalement. Il laissa alors le masque se craqueler puis tomber et son autre main vînt rejoindre sa nuque. Il mit fin au baiser à regret tandis que la lumière vînt retrouver le chemin de ses lèvres instinctivement. Il ouvrit les yeux pour le regarder, pour laisser son regard se noyer dans le sien puis il murmura.

- Toi et moi, je crois qu'on a des choses à se dire.

Parce qu'il voulait savoir, parce qu'il voulait comprendre. Comment la réalité avait pu rejoindre le rêve, comment le rêve avait pu devenir réalité. Comment l'homme qu'il aimait semblait l'aimer lui aussi.
¤ Cutie pie ¤

Scott Bennett
Scott Bennett

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▬ job : Vendeur dans la boutique de Seth
▬ love life : Y a tout son monde qui prend une tournure qu'il maîtrise pas. On fait comment quand on se rend compte qu'on a un big crush sur son meilleur pote ?
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▬ alias : ChocoLove

   
Affronter la réalité ça lui avait toujours demandé une surdose d’un courage qu’il ne possédait qu’en très petite quantité, et qu’il prenait soin de distiller avec une certaine parcimonie, pour éviter d’épuiser le stock déjà bien entamé. Scott était un trouillard, ça n’étonnait plus personne parce qu’on avait fini par s’habituer à le voir fuir dès que les embrouilles pointées leur nez, mais lui ça le fatiguait réellement; étonnez vous si vous le voulez, mais c’était franchement épuisant d’avoir à prendre la tangente dès que les choses se corsaient, ça demandait de l’endurance et il n’en possédait pas énormément. Pour cela, il avait toujours envié son frère aîné, qui ne craignait pas d’affronter la difficulté des épreuves qui se présentaient, qui fonçait peut être même parfois dans le tas sans prendre le temps de réfléchir aux conséquences de ses actes; et puis à quoi bon y penser, on allait tous mourir un jour alors autant avoir quelque chose à raconter une fois là-haut, des trucs pour remplir le dossier que St Pierre ouvrirait avant de vous laisser mijoter dans votre jus en vous laissant vous imaginer pourrir en Enfer et finalement ouvrir les portes du paradis. Quoique techniquement, vu les sentiments de Scott à l’égard de Lyle, il était pas certain d’avoir vraiment sa chance d’entrer là-dedans, du moins de ce qu’il entendait dans le discours des chrétiens que sa mère invitait parfois à la maison pour boire le thé; puisque la pauvre vieille n’avait pas trouvé meilleure idée pour s’occuper que d’entrer dans la chorale de la paroisse du coin. Il en avait entendu des horreurs sur les homosexuels, et déjà que Scott se mettait à pleurer en se brulant le doigt sur le bord d’une tasse de café brulante, alors rôtir éternellement en entendant les rires démoniaques de Satan et sa clique d’adeptes de SM, non merci. Oui, Scott était un gros trouillard à tel point qu’il en venait à hésiter entre se libérer enfin de la pression qu’il subissait, et se faisait subir tout seul comme un grand, en retenant ses sentiments ou se contenir, vivre une vie de saint, peut être épouser une gosse du coin analphabète et pondre vingt-trois marmots juste pour faire plaisir à tout le monde. A croire que c’était son but dans la vie ça aussi; plaire à tous et oublier de se plaire à soi-même. Parce qu’il en fallait bien un dans la famille Bennett pour satisfaire les parents et les grands-parents, même si les événements récents lui faisaient bien sentir qu’il avait, à nouveau, lamentablement foiré. Revenir vivre chez ses vieux alors qu’il avait enfin une indépendance certaine, qu’il se libérait des chaines de l’oppression parentale, et les voir le regarder d’un air inquiet, parfois condescendant, parce qu’il n’avait plus les moyens de se payer un nouveau chez lui.. C’était épuisant et déprimant. Mais Lyle était là. Ca aurait du suffire, ça lui suffisait même pendant quelques minutes avant de sortir de ses rêveries et de se cogner violemment à la réalité sous forme d’un poteau. Elle était là la fausse note dans cette belle mélodie digne d’un génie de Mozart inspiré par le divin, ou le contenu d’une flasque allez savoir. Ca collait pas au tableau, ça l’effrayait, c’était compliqué. Voilà, le problème était là; c’était difficile.
Scott s’était toujours imaginé que les relations devaient être simple, et que plus elles l’étaient et donc plus fort était le lien; après tout entre ses parents c’était d’une simplicité presque effarante mais il se trompait. Ce qu’il prenait pour de la facilité, c’était juste de la lassitude et un manque d’envie de se confronter à l’autre.. On avait juste oublié de prévenir Scott que oui, c’était difficile une relation, et que plus elle l’était, et plus fort on se battait pour dépasser tout ça, et plus inébranlable se trouvait être cet amour. Et si quelque part il en avait conscience, une plus importante partie de lui lui soufflait qu’il fallait faire demi-tour avant que les choses ne soient irrécupérables, avant que son amitié avec Lyle ne soit ruiné par une déclaration qui, sans doute, n’était poussée que par une peur panique de perdre son seul ami quand toute sa vie foutait le camp.

Le coeur au bord des lèvres, les paumes moites de l’angoisse qui lui brûlait les vaisseaux sanguins et faisait trembler ses muscles à l’extrême, Scott le dévisageait avec une horreur teinté d’une tendresse maladroite. Il eut fallut être aveugle et dans le noir pour ne pas voir que ses sentiments envers le beau Asling étaient plus que sincères, mais que sa peur panique du regard des autres l’empêchait de se libérer totalement. Les yeux humides, des larmes de frustration pointant leur nez, il frotta ses paupières de son avant-bras, avant de regarder Lyle qui se rapprochait pour lui saisir le menton. Comment réagir ? Que faire ? C’était clairement une lutte harassante qui se profilait à l’intérieur de lui; le Scott qui crevait d’envie de goûter à nouveau ses lèvres, et celui qui désirait rentrer chez lui et tout oublier et repartir de zéro.. Même s’il ne se faisait aucune illusion; s’il partait maintenant, il n’y aurait aucun retour en arrière possible, leur amitié ne serait jamais plus la même, surtout pas en réalisant maintenant que Lyle lui était… sensible ? Etait-ce possible ? Scott n’avait jamais rien vu d’autre dans son regard que de l’amitié, surement parce qu’il ne cherchait pas plus loin mais désormais .. Non. Il devait halluciner, lui qui se croyait incapable d’être aimé par une autre personne que lui-même, et encore il ne s’appréciait pas des masses.
Le regarder ? Mais comment ? Il avait le regard bien trop fuyant pour réussir à enlacer celui de son meilleur ami et, pourtant, il baissa quand même ses paupières, pour les fermer ou presque, parvenant à voir encore le sol entre ses cils s’entrecroisant. Son coeur battait si vite dans sa poitrine qu’il lui déchirait les tissus de chair, lui cognait la cage thoracique pour tenter de s’en extirper. Et puis plus rien. Le vide, total. Cette sensation d’avoir quitter le sol, l’univers, de flotter dans un lac de rien, de se laisser porter par un courant immatériel, de n’être plus qu’une substance se répandant dans l’absence d’un quelque chose. Il n’avait plus consistance. Il n’était plus rien d’autre que ce goût délicieux d’un baiser qui le fit légèrement papillonner avant de reprendre pied dans le monde bien réel.
Respiration hasardeuse, souffle court, Scott avait la sensation de revenir d’un marathon et il se recula brusquement quand la porte du théâtre s’ouvrit sur un homme qui leur sourit poliment avant de rejoindre la salle de représentation. Merde. Ses parents étaient connus dans le coin, si jamais on les avait vu, si jamais sa mère l’apprenait;. Et son père.. Pire, son frère. Non, y avait beaucoup trop en jeu, plus que lui et Lyle. Et pourtant une petite voix, au fond de son crâne, lui gueulait qu’il n’en avait rien à cirer de ces abrutis, que s’ils ne comprenaient pas c’était leurs affaires pas les siennes; oui mais Scott était un trouillard. Agrippant Lyle par le bras, il le tirant dans un couloir, éloigné de l’entrée, et se plaqua une main sur la bouche en se donnant faussement l’air de réfléchir, alors qu’il paraissait plutôt bloquer l’accès à ses lèvres de peur de réitérer l’expérience. Il ne voulait pas être blessant, mais pourtant tout son corps réagissait comme s’il cherchait à rejeter Lyle, à le pousser à prendre la tangente parce que, finalement et pour la première fois de sa vie, Scott n’aurait pas le courage de tourner lui même les talons et de fuir. C’était de Lyle qu’on parlait, de son meilleur ami, de l’… de l’homme de sa vie. Merde. Il songea au visage de sa mère si elle apprenait que son plus jeune fils ne serait jamais comme son aîné, qu’il ne lui présenterait jamais une femme et qu’il ne serait pas le père biologique d’un enfant, enfin du moins s’il ne concevait pas comme les gens dits « normaux ». Mais mince, comment pouvait-il se dire à l’aise et confiant si d’entrée de jeu on cataloguait tout le monde.

« Des choses.. à se dire.. Oui je.. m’excuse. C’était irréfléchi, j’voulais juste voir ce que ça faisait de.. tu vois.. » Il essayait de récupérer de sa superbe, de garder la tête froide mais le mouvement de ses mains, tremblantes, ne trompait personne. Se rongeant l’ongle du pouce, il leva les yeux vers lui, incapable de lui dire qu’en réalité il voulait l’avoir pour lui, fuir avec peut être même; pourquoi pas au Groenland, personne en parlait jamais nulle part alors surement qu’ils y seraient tranquilles et heureux. « Puis franchement hein.. toi et moi.. c’est .. hein.. bon.. » C’était parfait, c’était logique, c’était normal. Mais non, rien de tout ça ne s’échappe de ses lèvres. Il devait lutter, pour faire plaisir à tout le monde mais il baissa les bras avant de regarder Lyle, clairement en plein désarroi parce qu’il ne parvenait pas à être totalement honnête. C’était beaucoup lui demander, c’était peut être trop pour Scott. Admettre qu’il aimait Lyle. Admettre que toutes ces années il s’était menti à lui-même. Remettre en question toutes ces années. Ré-apprendre à découvrir qui il était en réalité.. Il en était encore à essayer de mettre de l’ordre dans ses factures et ses papiers pour rattraper l’argent que ce voleur avait dépensé en l’arnaquant ! Come on, il était pas foutu de se relance dans le monde après une petite arnaque, alors se pavanait avec l’homme qu’il aimait au bras ? Il en rêvait. « C’est quelque chose qui va pas chez moi ? Je sais pas comment on fait .. J’sais pas .. Et mes parents, ils vont dire quoi ? Et les tiens ? Et mon frère ? … Je.. Lyle.. allez.. On a qu’a dire que c’était rien, que j’suis trop sous pression, je me suis embrouillé et je .. je.. » Il n’avait pas réalisé qu’il s’était rapproché de lui, cherchant désespérément de l’aide dans son regard comme toujours, parce que si quelqu’un pouvait trouver la solution c’était bien Lyle, son Lyle.. Son.. Ses mains agrippèrent son visage, à nouveau, et mêlant son souffle au sien, ses lèvres retrouvèrent les siennes, comme pour être sûr, comme pour vérifier ce qu’il savait déjà depuis trop longtemps, mais qu’il s’était leurré.. Il l’aimait.
¤ Cutie pie ¤

Lyle Asling
Lyle Asling

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▬ alias : Iracebeth
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La peur. Ce sentiment irrationnel qui saisit l'âme et le corps, changeant le cœur en miettes ou en glace. Ça n'était pas un sentiment que Lyle eût tant l'occasion d'expérimenter. Il lui était même vite apparu qu'il était doué de peu d'intérêt pour sa propre préservation. Il n'avait pas tant peur pour lui. Il ne craignait pas de tomber des poutres de ferraille larges de quelques centimètres fixées à plusieurs mètres du sol sur lesquelles il passait l'essentiel de son temps. Il ne craignait pas la douleur, pas plus qu'il ne redoutait de finir sa vie seul ou de l'avoir laissé passer. Non, il n'avait pas peur pour lui. Il avait peur pour les autres. Pour eux. Pour elles. Pour sa mère, pour sa sœur. L'idée même qu'il puisse leur arriver quelque chose lui était insupportable. La mort de son père avait été un coup de massue. Un retour à la réalité qui lui avait valu de redouter la victime suivante. Il priait alors intensément pour que ce fusse lui. Et il avait peur pour Lui. Tout le temps. Le talent qu'il semblait posséder pour s'attirer des ennuis lui avait valu bien des nuits blanches. Il ne redoutait qu'une chose. Qu'un jour ses ennuis soient trop importants pour être réglé. Qu'un jour ses ennuis en viennent à remettre en cause sa survie en bonne et due forme. Autant lui demander de mourir de dépit et de désespoir.
Il n'avait pas peur pour lui-même. Mais pour lui. La seule véritable peur qui finissait par l'atteindre alors était celle de le perdre. Dans tous les sens du terme. Qu'il le perde à jamais. Qu'il perde sa foi, sa confiance ou même son amitié. Il se savait alors prêt à tout. A tout prendre, à tout sacrifier pour tout changer. Et si alors, le perdre signifiait son bonheur, il s'y ferait une raison, quand bien même, il serait intérieurement en train d'agoniser à petits feux dans l'attente de la délivrance finale. Sa vie pour la sienne. Son âme pour son cœur. Son cœur pour son humanité. Il en venait alors à avoir peur de ses erreurs, de ses réactions, de ce qu'il pourrait entendre ou voir. Il avait peur de lui-même. Peur d'en faire trop ou pas assez. Peur de manquer le coche et de tout perdre. De le perdre. Dans tous les sens du terme. En fin de compte, il ne craignait rien d'autre que lui. Rien d'autre qu'eux.

La peur avait pourtant fini par le quitter un instant, un infime instant où l'espoir avait pris le pas sur l'effroi. Pendant une seconde, il s'était pris à rêver. Pris à croire que la réalité n'était finalement pas si terne. Que la fiction pouvait ne pas être la finalité. Il avait vu son regard, senti ses lèvres sur les siennes, encore et encore. Il avait cru voir la peur s'envoler en coups d'éclats pour disparaître. Elle était revenue le tenailler aussitôt. Insidieuse, douloureuse, réelle, comme une claque lancée dans le vent. Il avait saisi sa chance mais était-ce vraiment la bonne voie. Il l'avait senti reculer soudainement. Il avait perçu son regard et la peur était venue le tenailler. Et si ? Et si c'était terminé ? Et si l'interlude n'était pas fait pour durer ? Et si c'était faux, mal avisé et s’il ne l'avait jamais aimé comme il l'aimait ? Il aurait dû se frapper, il aurait du savoir. L'espoir était définitivement le sentiment le plus dangereux du monde. Insidieux, puissant. Comme un poison qui s'infiltre dans les veines et emprisonne les sens. Il comprit qu'il était trop tard. Qu'il ne pourrait pas retourner en arrière, qu'il s'était bercé d'illusions. Il le connaissait par cœur, tellement par cœur. Au point de pouvoir décrire la moindre des lignes de son visage, au point de pouvoir dire à quoi correspondait n'importe lequel de ses sourires, au point de pouvoir comprendre rien qu'au son de sa voix l'état d'esprit dans lequel il se trouvait. Il se laissa entraîner dans le couloir plus éloigné mais l'espoir l'avait déjà quitté. Alors il patienta. Il redouta. Il eut peur. Peur d'entendre les mots qui mettraient fin à tout. Même à eux. Il n'était pas sûr de pouvoir y survivre.
Il l'écouta patiemment, sans un mot, sans un geste. Figé dans le temps et dans l'espace. Son regard fixé sur lui et sur ses traits qu'il avait appris par cœur.
Juste voir ce que ça faisait .
Il se refusa à bouger, il se refusa à réagir. Pas ici, pas maintenant. Il aurait tout le temps de noyer son désespoir par la suite. De mourir de la perte de cet espoir qu'il avait osé se formuler.
Etait-ce irréfléchi ? Sans doute, oui. Clairement. Sans ça, ils auraient pu. Sans ça, il aurait pu. Mais il avait laissé son masque se briser. Il n'avait aucun espoir de retour. Il observa ses mains tremblantes, se retenant là encore de s'approcher, de les saisir entre les siennes pour les protéger. Il sentit son regard sur lui. Il hésita à le croiser, de peur de se trahir. De peur de trahir qu'il ne rêvait que s'effondrer à même le sol, ce qu'il fera sans doute aussitôt qu'il sera seul.
Toi et moi, c'est quoi Scott ? On est quoi ? Dis-le moi, je t'en supplie, on est quoi ? Je suis quoi ? Qu'est-ce qu'on est ? Qu'est-ce qu'on va devenir ? Est-ce que tu vas me rejeter parce que tu as peur ? Est-ce que tu vas me rejeter parce que tu ne veux plus de moi ? Parce que je suis une erreur ? Parce que je suis ton erreur ? Parce que je ne suis qu'une expérience ratée ? Qu'est-ce qu'on est, Scott ? Dis-le-moi.
Il le voyait se débattre, dans sa peur, dans son désarroi. Une part de lui ne rêvait que de s'approcher de lui, de le serrer dans ses bras, de lui dire que tout allait bien, que tout irait bien. Mais aujourd'hui, il était la cause. Ce à quoi il s'était précisément refusé depuis des années. Ça le rendait malade. Rien que pour cela, il mériterait bien qu'il le rejette. Il essayait alors de ne pas laisser paraître son désespoir, sa déchéance, sa peur panique. Son sentiment de panique et de dégoût qu'il éprouvait envers lui-même. Mais ses yeux le trahissaient sans doute. Ses yeux ne pouvaient que trahir son retrait, son envie, son désespoir, sa peur. Sa peur panique. Il devait se retenir. Se retenir de le faire taire, de s'approcher de lui. De lui dire que non. Rien n'allait pas chez lui. Que c'était lui le problème. Que ... qu'il aurait dû faire autrement pour lui. Qu'il était désolé, tellement désolé. Mais aussi qu'il l'aimait. Bordel qu'il l'aimait.

- Scott ...

Il l'écoutait parler mais ne rêvait que l'arrêter. Il avait peur de tout, même de la suite. Il voulait le faire cesser. Il ne voulait pas le voir paniquer; Pas pour lui, pas à cause de lui.

- Scott s'il te plait ...

Mais il poursuivit, sans doute sans l'entendre. Il avait le cœur au bord des lèvres.

- Ma mère sait déjà mais ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas, je ....

Ses murmures se fondaient dans l'air, invisibles, sans doute inaudibles, noyés dans la masse, semblables à son désespoir.
On a qu'à dire que c'était rien.
Il cessa toute tentative. Il cessa tout, surpris même de ne pas voir son cœur cessait de battre. Il savait qu'une partie de lui ne rêvait que ça. De retourner en arrière même si ça voulait dire retourner vers la souffrance du masque. Mais l'autre. L'autre savait que c'était impossible. Pas quand lui aussi s'était trahi. Pas quand lui aussi s'était révélé, pas quand il s'était pris à espérer pour retourner six pieds sous terre. Ce n'était pas rien. Pas pour lui. Pas après quinze ans. Pas après ... Il ne fit rien, pourtant, ne dit rien, se retenant à peine de sombrer. Il le vît chercher son aide, comme toujours mais il était bien incapable de la lui offrir. Il avait échoué. Il avait cru puis s'était brûlé les ailes. Il se vît s'approcher, toujours incapable du moindre mouvement. Il redoutait la moindre erreur. Le moindre nouvel échec qui finirait de l'achever.
Dis-moi pourquoi je t'aime Scott. Dis-moi pourquoi je t'aime.
Pardonne-moi.

Il sentit ses mains sur son visage et ne put que fermer les yeux. Il avait peur du monde et de la réalité. Peur du réveil auquel il allait devoir faire face. Peur de sombrer pour ne plus remonter. Peur de le perdre. Il sentit alors ses lèvres se mêler aux siennes à nouveau et il crût qu'il allait y rester. Il finirait par le tuer, c'était certain. Il aurait alors dû le repousser. Après ses mots, il aurait dû savoir que c'était une erreur, qu'il allait encore le regretter, peut-être même vouloir le rejeter encore. Mais soudain, pour une seconde, il s'autorisa à être égoïste. Quitte à y rester, quitte à ce que ça soit la dernière, autant qu'elle soit belle, qu'elle soit réelle. Pour que le jour venu, il puisse en saisir le souvenir, pour qu'il puisse alors se rappeler pourquoi et comment. Il n'eut pas besoin de réponse. Il savait pourquoi il l'aimait. C'était la chose la plus évidente du monde, la plus belle aussi. Il l'aimait parce qu'il était lui. Parce qu'il était Scott. Parce qu'il était son Scott. Alors il lâcha tout, saisit à nouveau sa nuque et l'embrassa. A en perdre le souffle, à en perdre la vie. Il avait besoin qu'il sache. Qu'il comprenne. Que tout le reste n'avait aucune importance. Qu'il l'aimait juste à en crever et ce, depuis le jour où il avait appris le sens du mot. Il eut peur de le lâcher, il eut peur de le laisser partir, de croiser son regard. Il mêla son souffle au sien, saisit de ses lèvres la moindre perle de perfection qu'il pouvait atteindre de sa bouche. Et même quand il dût le laisser partir à bout de souffle, il eut peur d'ouvrir les yeux. Peur de la sentence. Alors son front contre le sien, il le laissa s'éloigner de quelques centimètres puis dans un souffle, parla.

- Je sais que tu as peur. Je sais que tu as peur, Scott. Je te connais. Je te connais depuis si longtemps que j'en ai même oublié que c'était de vivre sans toi, avant toi. Alors tu vas peut-être fuir, tu vas peut-être me fuir. Je ne t'en voudrais pas. Je n'en serais même pas capable. Mais avant cela, avant même de parler, de partir, avant même de ... écoute-moi. Juste une fois, juste cette fois. Je suis une fraude, Scott. Je ne suis qu'un mensonge, une imposture. Ça fait quinze ans que je te connais et ça fait quinze ans que je te mens. Quinze ans que je te cache la vérité, quinze ans que je me tais. Quinze ans que je joue un rôle. Parce que j'ai peur. Peur de tout, peur de te perdre. Peur de voir ton regard changer, peur de te voir fuir. Mais je ne peux plus reculer. Je ne peux plus reculer parce qu'après ça, je ne sais pas où nous en serons, je ne sais pas ce que nous serons. Je ne sais pas si tu voudras encore de moi. Alors avant de tout perdre, avant de te perdre ... Je t'aime Scott Bennett. De toute mon âme, de tout mon cœur, de toute mon humanité. Je t'aime depuis que ce mot a pris un sens, depuis que je te connais, depuis le jour où je t'ai vu sourire pour la première fois, depuis le jour où j'ai réussi à te faire sourire. Et je n'ai jamais cessé de t'aimer. Jamais et je doute de pouvoir le faire un jour. Quand bien même ce jour soit notre dernier, quand bien même nous ayons mis fin à ce que nous avions. Peut-être as-tu peur. Peut-être te fais-je peur. J'en suis désolé. Sincèrement désolé. J'aimerais me taire, parfois oublier. Autant faire perdre la vue à un aveugle. Alors sache juste une chose. Je suis là. Je serais là, toujours. Quoiqu'il arrive. Quand bien même tu ne ressentes jamais ne serait-ce qu'un tiers de ce que je ressens pour toi. Si tu veux que je me taise, je le ferais. Si tu veux que je remette mon masque, je le ferais. Si tu veux que je prétende que rien de tout ça n'est arrivé, je le ferais. Si tu veux que je m’efface ... Je le ferais. Mais pour l'heure, je suis là. Si tu veux que je fasse quoi que ce soit, je suis là. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là. Je suis là, Scott. Ça n'a pas changé. Je suis là.

Il sentit une larme couler sur sa joue, puis s'en voulut. Il s'éloigna pourtant de lui, le relâcha. Oubliant la marque de brûlure qu'avait laissée leur contact sur son front. Il ouvrit lentement les yeux, prêt à affronter sa sentence. Prêt à l'affronter lui. Prêt à laisser fuir sa peur. Prêt à la saisir. Par amour.
¤ Cutie pie ¤

Scott Bennett
Scott Bennett

▬ look like : Grant Gustin
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▬ job : Vendeur dans la boutique de Seth
▬ love life : Y a tout son monde qui prend une tournure qu'il maîtrise pas. On fait comment quand on se rend compte qu'on a un big crush sur son meilleur pote ?
▬ quote : 'Cause all of me loves all of you. All your perfect imperfections [Scott&Lyle] Tumblr_nuakgbY7Qe1srh1mgo8_250

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▬ alias : ChocoLove

   
Il avait peur, constamment, sans doute parce qu’on lui avait appris, plus jeune, que craindre les choses, l’assumer, n’avait rien de mal. Il y avait cru, il s’y était accroché avec le désespoir du condamné, persuadé que d’assumer ses peurs faisaient de lui quelqu’un de sincère, de vrai, une personne entière mais à quel prix. Ses contacts avec la société restaient toujours minimes et s’il n’avait rien d’un type atteint d’agoraphobie, Scott gardait quand même des similitudes avec ces-derniers, ne serait-ce que parce qu’il avait toujours favorisé l’enseignement à domicile au lieu de se fondre dans la masse. Rien à voir avec l’espèce humaine, il aimait les gens, l’Homme dans toute sa splendeur et son horreur, c’était seulement que c’était toujours moins compliqué pour lui de repousser les gens, d’être seul entouré du rien qui constituait sa vie qu’il menait vers le gouffre. Pas de chandelle brûlait par les deux bouts, seulement une timidité maladive qui l’obligeait à se renfermer, pour s’éviter les déceptions de la vie quotidienne et la douleur d’être blessé par autrui. Scott était pas masochiste, pourtant il semblait prendre un malin plaisir à se blesser lui-même, par les erreurs qu’il commettait dans sa vie privée, à commencer par Lyle. Leur amitié n’avait rien d’une aberration, au contraire il faisait sans doute parti de ces rares personnes que Scott était fier de pouvoir compter parmi ses proches, mais c’était ce que cette amitié l’avait amené à sentir qui était une faute. Une extravagance de son cerveau tordu, sans doute, parce qu’il avait la conscience suffisante pour comprendre que son coeur n’avait rien à voir là-dedans, que tout venait de cet amas de neurones, de conneries aussi, qui constituait son cerveau. Il avait rien du héros, du fils prodige qu’il avait sans doute, un jour par inadvertance, espéré devenir. Au final les Bennett n’avaient sans doute fait que des gosses décevants et pour sa part il reconnaissait sa faute, accepté sans sourciller les regards condescendants de ses parents qui, depuis qu’il était revenu vivre chez eux, recommençaient à le traiter comme l’enfant qu’il était quand il avait quitté leur domicile, fier de pouvoir appeler un appartement, minuscule certes, son « chez lui ». Sa liberté l’avait perdu, c’était ce qu’il se disait et il avait eu la volonté nécessaire de se persuader que revenir chez lui, dans le domicile de son enfance, ne pouvait qu’être bénéfique; c’était revenir en arrière, à cette époque calme et banale où sa vie n’avait rien de particulier puisqu’il n’en gérait rien, où ses décisions venaient des adultes.. Où ses erreurs avaient encore l’espoir d’être rattrapées. Au final il l’aimait, cette sensation d’être le petit garçon à ses parents, de n’avoir rien à décidé, surtout parce qu’il avait pris conscience, faussement sans doute, qu’à chaque fois qu’il avait du décider quelque chose ça finissait mal et les exemples étaient nombreux.
C’était son problème; dépendant des autres, persuadé que sans eux, sans le sentiment de leur être utile, Scott ne servait à rien. Au fond, il était la propre source de son malheur, mais il était trop borné, surement, pour le réaliser ou seulement l’accepter. Coller aux attentes de son père, contenter sa mère, faire la fierté de son frère.. Être l’ami qu’il avait toujours été. Sans tout ça, Scott n’était plus grand chose, juste un pauvre con qui déambulait dans la vie comme dans la rue, sans but, sans point de départ, incapable de savoir s’il fallait aller à droite ou à gauche, incapable de décider et donc condamné à rester au croisement, sans jamais oser s’aventurer. Parce que l’aventure c’était synonyme de danger et le danger de blessures et Scott craignait la douleur autant que le reste du monde. Autant que la honte, la déception des autres à son égard, la jalousie, la colère.. Rentrer dans les divers moules qu’on lui tendait, pour aller avec les idées des autres, dans l’unique but de ne jamais décevoir.. Et tant pis si c’était sa propre personne qu’il décevait, qu’il blessait en s’enfermant dans cette carapace dégueulasse et purulente; il était ce qu’on attendait, pas ce qu’il désirait. Tant pis. Sa défense ? Il était encore jeune, il avait le temps de réaliser et d’ensuite se libérer de l’influence des autres. Il avait le temps. Encore. Toujours. Sauf qu’à force de l’user, il finirait pas le perdre.. Le temps.. Ou Lyle. C’était du pareil au même de toute façon, il finirait par l’user aussi, avec ses indécisions, sa peur du regard et de l’écart.

Il était innocent pour beaucoup de choses, mais Scott n’avait plus la naïveté de croire que l’amour de ses parents seraient suffisamment fort pour accepter sa différence. Parce qu’il avait beau lire et regarder des reportages de ces hommes et femmes qui avaient lutter contre leurs proches pour s’assumer, démontrant toujours à quel point l’amour battait tout.. Scott savait. Il savait sans avoir y réfléchir que son père n’oserait plus se baigner à la piscine avec lui, ou jouait à la bagarre à la plage pendant les vacances d’été, ni que sa mère ne pleurerait pas toutes les nuits, tentant de le « réparer » en lui faisant rencontrer des filles le jour. C’était mal parti, niveau acceptation; Scott n’avait cessé de leur présenter des filles, pendant des années, persuadé chaque fois de leur faire rencontrer la femme de sa vie, la mère des futurs nombreux enfants qu’on lui imaginait. L’erreur. Y avait peut être un signe, dans toutes ces ruptures, quelque chose qui mettait la puce à l’oreille, mais personne n’avait sans doute osé l’émettre à haute voix; Scott le premier. Comment assumer quelque chose qu’il ne comprenait même pas, qui venait de nulle part, alors que c’était sans doute déjà là depuis le début. Depuis la naissance même de tout, de lui-même. L’essence de tout. Son essence même. Lyle, au plus profond de son âme. Sans doute qu’il l’aimait déjà avant même de le rencontrer. Parce qu’il fallait ouvrir les yeux, pendant des années, Scott s’était plus ou moins amélioré, dans la mesure où il avait beaucoup de travers, au contact de Lyle. Il l’avait fait. C’était lui qui l’avait fait aussi bien dans sa peau, avant que tout s’effondre, avant que Scott décide d’ouvrir les yeux sur une réalité qui le terrifiait au point de vouloir la mettre de côté, de la mettre à plat et peu importe si la violence de l’annonce n’était rien en comparaison de la violence de son amour. Non. Non s’il te plaît.. Juste.. Dis rien. Peine perdue. Peine de coeur. Bleu à l’âme. Il s’inquiétait, pour tout, pour lui, pour sa propre pomme, pour le monde, pour Mme Asling, pour la voisine de ses parents, pour la planète, pour les animaux en voie de disparition.. Pour le soeur de Lyle. Pour la sécurité et la normalité que représentaient ses lèvres sur les siennes. Pour ce qu’il était et qu’il n’osait assumer. Qu’il n’était pas prêt. Tout lui tomber trop vite sur le coin du nez, sans qu’il l’ait vraiment vu venir, ou parce qu’il avait pris l’habitude de fermer les yeux parce que c’était plus facile et qu’on l’avait élevé comme ça; ignorer le problème, c’était s’éviter d’y être confronté.

Tourner la tête, retenir son souffle, les oreilles sifflant à chaque mots qui s’échappaient des lèvres si douces de Lyle et qui le touchaient en plein coeur pour leur véracité, pour leur écho à son âme, à ses doutes, à ses peurs, à son amour. Dis pas ça.. Dis pas que tu m’aimes, arrêtes. Tu sais pas ce que tu dis, tu te rends pas compte, pourquoi tu me fais ça, pourquoi t’as fais ça ? C’était sans doute l’hôpital qui se foutait de la charité, parce que même dans les souvenirs qu’il essayait d’effacer, c’était lui qui avait lancé le sujet, c’était lui qui s’était mis à le regarder différemment quand bien même il semblait que Lyle avait été le premier à réaliser. C’était lui qui avait pris la décision de se lancer.. Et pour quoi ? Pour finalement lui tourner le dos, piétiner ce qu’il venait de lui avouer sans mots, parce qu’il avait eu ce putain d’espoir fébrile que Lyle ne ressente rien et l’envoie sur les roses, pour qu’il puisse, ensuite, se reprendre. Je suis pas comme ça, c’est pas moi, d’accord. J’ai des moments de faiblesse en ce-moment, je suis perdu et t’es supposé être mon meilleur ami bordel, t’es sensé m’aider, me remettre sur le chemin, pas m’enfoncer comme ça. Pourquoi tu joues pas ton rôle, pourquoi tu m’aides pas.. Je veux pas de tout ça.. Je veux pas que tu remettes un masque, je veux pas que ça redevienne comme avant, parce que ça redeviendra pas comme avant.. Je veux pas.. de toi. Pas comme ça. T’es qu’un menteur. T’es pas un ami, on fait pas ça à ses amis, on leur enfonce pas le clou comme ça.. Une fois encore, ses paroles firent écho à ses propres actions et il ne put que se frotter la nuque en reculant. Il ignorait ce qu’il se passait, mais visiblement ça n’avait rien à voir avec ce qu’il avait envisageait, ou ce qu’il avait désiré faire. Il se perdait, à vitesse grand V et il était à deux doigts de sauter hors de la rame, sur les rails, à se prendre le poids de son mensonge dans la gueule, quitte à tout y perdre. Tout y perdre sauf ce à quoi il s’était raccroché toutes ces années; l’espoir des autres en lui, ce qu’ils espéraient qu’il soit. Scott était l’argile dans les mains des gens qui l’entouraient, on pouvait pas si facilement cesser, d’un coup de baguette magique, d’être la marionnette des autres. J’aurais jamais du.. C’était une connerie tout ça.. J’aurais jamais du.. Sans savoir vraiment ce à quoi il faisait allusion. A ce stade-là, Scott n’était plus rien qu’une plaie béante. Parce que repousser Lyle avec autant de violence, c’était se perdre. Définitivement. Et pour quoi ? Que de mauvaises raisons.
¤ Cutie pie ¤

Lyle Asling
Lyle Asling

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▬ alias : Iracebeth
▬ copyright : Iracebeth

   
La fin. Dire qu'il l'avait redoutée aurait été un euphémisme. Il n'aurait su dire combien de fois il se l'était imaginée. Combien de fois son esprit avait fomenté des images semblables à des cauchemars. Ces derniers étaient réels, vivants. Les nuits où ils venaient le hanter étaient courtes, sombres. Les lendemains, douloureux. Mais il le voyait, Lui. Il voyait son sourire, ses gestes et le cauchemar s'éteignait, allait s'endormir dans un coin de sa tête pour ne revenir le hanter que des semaines plus tard. Ce n'était que des cauchemars après tout, pas la réalité. Parfois, il s'imaginait le perdre au sens propre. Le voir partir avant lui. Pour avoir observé le chagrin de sa mère, il savait que c'était quelque chose qu'il ne pourrait vivre, qu'il ne pourrait supporter. Il se demandait parfois comment elle faisait, comment elle réussissait à vivre encore, même après. Dans ces moments-là, face à ses questions, sa soeur lui répondait que c'était pour eux, parce qu'ils étaient là et qu'elle devait être là au moins pour eux. Mais lui, lui n'avait personne. Certes, il avait sa famille, il avait sa mère, il avait sa soeur, c'était à lui de prendre soin d'elles mais au fond. Au fond, il n'était pas sûr d'avoir la volonté de sa mère. Sans doute était-il trop jeune, sans doute envisager cette idée si tôt était démesurée mais en réalité. Le temps aurait beau avancer, il ne parviendrait jamais à rendre l'idée soutenable, il ne ferait au contraire que l'empirer, encore. Il tentait d'oublier cette pensée. Ils étaient jeunes. Il était trop tôt, bien trop tôt pour envisager ce genre de choses. Restait la perte au figuré. Celle-là était d'autant plus redoutée qu'elle pouvait prendre toutes sortes de formes, plus effroyables les unes que les autres. C'était elles qui hantaient en premier lieu ses songes d'épouvante. Tous commençaient alors bien, avant de se dégrader, de lui asséner chaque fois encore des coups de poignard en plein coeur. Ils étaient sombres après avoir été lumineux, bien souvent parce qu'il avait cru être Icare face au soleil. Bien souvent parce ses yeux avaient trop vu la lumière et quelle lumière. Il se doutait qu'un jour, il céderait, qu'il perdrait la face et sans doute à cette occasion, sa raison de vivre. Non pas qu'il mettrait fin à ses jours mais la pensée, la pensée le hanterait, sans cesse. Parce qu'au fond que resterait-il ? L'oubli ? Ca n'était même pas envisageable. Qu'importe les pensées qu'il pourrait avoir à son égard, il savait que lui, ne pourrait jamais oublier, jamais. Qu'il ne resterait toujours que ce que son coeur s'est cru autorisé à ressentir. Il tenait bon, pourtant. Quinze ans sans erreur. Les tentations avaient été nombreuses mais il avait toujours su les contenir. Il n'espérait jamais aucune réponse. Il était même persuadé à en croire les quelques jeunes filles qu'il avait pu lui présenter qu'il ne serait jamais, ne serait-ce qu'intéresser par quelqu'un du sexe opposé. Comme lui. Encore moins comme lui. Le fait même qu'il puisse le nommer son meilleur ami tenait du miracle, d'un merveilleux et sublime miracle dont il ne se lasserait jamais. Mais même les miracles ne durent pas et il redoutait que celui-ci prenne soudainement fin.

Ce jour-là, il avait cru vivre un autre miracle. Le premier semblait avoir pris fin pour laisser place à un autre, bien plus magnifique encore. Il aurait du savoir, se douter. Comprendre que c'était bien trop beau pour être réel. Qu'il venait de se brûler les ailes à la lueur de ses yeux. Il avait espéré, il avait cru, il avait été fou, tellement fou. Comment ? Comment avait-il pu faire une telle erreur ? Le rêve était trop beau mais le réveil n'était pas encore pour l'heure. Non, avant il devait changer, devenir cauchemar et tout anéantir sur son passage. Sauf que cette fois, il n'y aurait pas de réveil. Non, pas cette fois. La fin. Il l'avait tant redoutée, tant imaginée. Mais même son imagination semblait bien limitée. Aucun de ses rêves n'avait été aussi beau, aucun de ses cauchemars n'avait été aussi douloureux. Il avait tiré ses dernières cartouches, avait avoué, confessé. Toutes ses erreurs, toutes ses fautes, tous les sentiments qu'il avait éprouvé dans l'ombre pendant tant d'années. Il avait donné son âme, vendu son esprit et jeté son cœur en pâture. Il savait que cela pouvait mal se terminer. Il le savait, irrémédiablement. Mais pourtant. Le retour en arrière n'était pas permis, il n'était plus possible, plus maintenant. Pas quand il s'était trahi, pas quand il s'avérait qu'il n'était plus le seul des deux à avoir plus que des sentiments amicaux pour l'autre. Nul retour en arrière. Il aurait tant aimé. Il l'avait supplié pourtant. Il aurait du se taire. A quoi avait-il pensé ? A quoi avait-il cru ? Qui, qui était-il donc pour se permettre ce genre de choses, pour oser ? Il le savait pourtant, il le connaissait. Il savait bien, pertinemment, que jamais il ne le mériterait. Il avait été prêt à affronter sa sentence, en entendre le verdict. Il aurait du se douter que si son esprit l'était peut-être, ça n'était nullement le cas de son coeur. Ce même coeur dont les morceaux paraissaient lentement mais insidieusement vouloir se détacher en provoquant la douleur la plus intolérable possible. Il affrontait son regard, ses mots. Mais pour ses oreilles, ce fut bientôt trop. Il était assourdi, sourd, aveugle, muet. Figé. Comment ? Comment avait-il pu être aussi stupide ? C'était terminé, il le savait. Il aurait voulu qu'il cesse, il redoutait les mots qui marqueraient la fin. Mais il n'était pas fou; si lui-même avait été incapable de se taire, il savait qu'il en serait de même pour lui. Qu'est ce qu'un cauchemar au fond ? Une pâle copie de la réalité. Parce que rien, rien dans les pires de ses songes n'avait été aussi douloureux que la condamnation qu'il lui offrait alors. Le coup de massue, soudain. Le souffle coupé.
Je veux pas.. de toi.
Le reste se perdit, dans l'écho de son esprit, égaré entre les derniers éclats de son palpitant qui semblait avoir sombré. Il fut incapable de soutenir sa vue, son regard, ses traits. Il n'était plus là, il était autre. C'était terminé. Il lui avait demandé. Il avait eu sa réponse. Et il savait qu'il devait tenir parole. Il lui avait promis de s'effacer, de s'enfuir. Il le ferait.
Ainsi donc, c'était vrai. Il avait tout perdu. Que les cauchemars étaient pâles. Tellement pâles. Aucun, même ceux qu'il avait pour usage de considérer comme les pires n'arrivait à hauteur de la réalité. De sa réalité. De cette réalité. Il ferma les paupières une seconde. C'était terminé.
Ainsi donc, c'était vrai. Cela faisait donc si mal. Maintenant, il savait. Maintenant, il comprenait.
Pardonne-moi.
Quand il releva le regard, ce fût pour observer autre chose. Un point au loin. Peut-être le regrettait-il. Sans doute. Mais au fond, ça ne serait qu'un regret de plus à ajouter à la longue liste de ceux qui vont désormais jalonner sa pauvre existence.
Sa voix, étrangement, était calme, posée. Irréelle. On pourrait presque croire que son âme ne criait pas d'agonie.

- Je suis ... désolé. Tu as raison. Je n'aurais pas du. J'aurais du me taire. J'aurais du ... t'aider. Je suis décidément un bien piètre ami. Mais je suppose que je l'ai toujours été. Tu as raison. Les amis ne mentent pas. Je t'ai avoué ... la vérité. La seule, l'unique. Je ne vais pas recommencer à te mentir. Tu vaux bien mieux que ça. Je t'ai demandé si tu voulais que je m'efface. Tu sembles avoir fait ton choix. Alors je le ferais. Je n'ai jamais voulu te faire du mal, Scott. Jamais. L'idée même que ... Je suis désolé. Je crois qu'il est temps aussi que je me taise. Je vais ...

Le mouvement qu'il avait entamé pour revenir en arrière, pour partir, pour s'enfuir, pour abandonner sa raison et sa douleur de vivre fût stoppé l'instant d'une seconde, pris par une dernière pensée. Un dernier souhait.

- J'espère que... j'espère juste qu'un jour, tu voudras bien me pardonner. Je te souhaite d'être heureux, Scott, du plus profond de mon âme, je te souhaite vraiment d'être heureux.

Sans moi, loin de moi. Etait-il vraiment capable de sourire ? Les larmes quant à elles étaient bien réelles et il se refusait à les lui imposer. Il en avait déjà trop fait, bien trop fait. Qu'était la lumière, qu'était même l'espoir, le battement d'un coeur dont l'écho n'est pas que douleur. Qu'était la vie, l'avenir, le monde sans lui. Il l'avait tant redouté. La fin. Elle semblait pourtant là, bien réelle, transperçant la moindre parcelle de son être. Pourquoi fallait-il qu'il aime. Pourquoi faillait-il que son coeur soit incapable de se taire, de se contenir, de vivre sans céder à la tentation d'un être trop brillant pour qu'il ne le supporte. Il ne rêvait soudain que l'ombre, que des sombres couloirs, pour pouvoir s'effondrer, se perdre, s'en vouloir à en crever et ne jamais oublier. La beauté de ses traits, le goût de ses lèvres et la lumière qu'il avait approché de bien trop près jusqu'à la fin.

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